Jusqu’au 24 août, le Musée d’Art Moderne de la ville de Paris organise une rétrospective de l’œuvre de Lucio Fontana.

Ce grand sculpteur s’est détaché de la forme pour tenter d’exprimer l’Art par le geste: Perforer. Trancher.
C’est la conséquence du geste qui devient Art par delà le support.
Le vide est l’expression ultime de l’Art, tente-t-il de nous dire.
Armé d’un cutter ou d’un poinçon il incisait ou perforait des toiles, expérimentant aussi son concept sur d’autres matériaux : métal, céramique, bois…
Il y a la violence d’une destruction (bien qu’il le niât) voir l’expression d’une sexualité brutale dans son oeuvre. Il y a également, l’angoisse des mondes inconnus que l’homme enfin arrive à toucher du doigt au milieu du siècle dernier avec la conquête spatiale. Peur du vide stellaire, peur de rencontrer Dieu ? 

Rien de plus facile que d’enduire une toile de peinture flashy et d’y tracer deux ou trois entailles au cutter me direz-vous.
Il est moins aisé de glisser son esprit dans une des fentes ainsi créées pour tenter de saisir l’absolu. 

Lucio Fontana, artiste allumé ou faiseur ? Les critiques et les interrogations de ses contemporains n’ont pas manquées en son temps.

Artiste ou Faiseur ? Artiste sans doute. Faiseur peut être un peu, mais j’ai pris un grand plaisir à tourner autour de ses sculptures aux formes pétries par des doigts rageurs, à surfer sur ses toiles désertes et comme lui à me pencher au bord d’une fente ou d’un trou. Lui pour comprendre l’Art du vide, moi pour tenter d’apercevoir son âme.

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29 juin 2014 © Loqman.