• Le Grand Tamablanc Baveur

    Suite de " Rue Courtalon à Paris 1° "

     

    ... Nous avançons d’un pas et apercevons déjà la lumière de la Place Sainte Opportune à la fin de  la venelle. Nous quittons la rue Courtalon et ses senteurs …

    Soudain, une rumeur enfle, une cavalcade… des cris… Le Roi, Le Roi… " entraîné par la foule qui nous traîne nous entraîne,... pressé l’un contre l’autre, je lutte et je me débats…" Nous passons l’angle de la place Sainte Opportune, poussé par la curiosité et par l’Histoire, nous nous engouffrons dans la rue du même nom. Non, pas la rue Histoire ! La rue Ste Opprtune, soyez attentif quand même, au prix ou je vous facture mes heures de guide! Tout au bout de cette rue, nous voici rue de la Ferronnerie. Des gens en armes, des cavaliers, des épées, un carrosse, celui de Cendrillon ? Que nenni, braves gens : celui d’no’t bon Roi L’Henri Quat ! Des cris d' allégresse fussent de tous cotés: "Viva ! Viva ! Noel ! Alléluia ! Pâques ! Bingo ! But ! Rachida Darty !!!" La foule des gueux se presse autour du cortège et nous pressons le pas à la recherche d'un café, car çà presse. Mais soudain, que ce passe t-il ? Un homme monte sur le marchepied du carrosse et plonge un couteau dans le cœur du Roi. C’est les froids dans le dos et l’effroi dans la foule ! Vite, le SAMU dit quelqu'un, mais personne n’a de portable ni ne sait ce qu’est le SAMU en 1610. Appelez les pompiers crie un badaud... et la foule de scander en cadence: Pompiers, pompiers… 
    Pimpon, pimpon !  Un vieil homme en guenilles arrive avec un siaux d’eau. C’est bien inutile pour ce genre d’accident. Du coup on donne à boire aux chevaux du Roi qui tirent la langue et à la courte paille pour savoir qui boira le premier.

    Allons, un médecin ! Hurle une femme de bons sens. Fort (120 db) à propos ! Un apothicaire  qui regardait la scène sur le pas de sa boutique lourdement hypothéquée s’avance malgré lui. Molière prend sa plume et nous fait une scène de ménage. Sganarelle et Martine se réconcilient sous la couette, devant tout le monde.  La honte ! Le Roi est mort crie t-on de tous côtés, le Roi se meurt ! Ionesco  prend part à l’affaire en changeant les noms pour échapper à la censure Royale (fonction exercée en ce temps-là par Ségolène, La Castreuse de Parme).

    On ouvre la porte du carrosse pour porter secours au Roi et là, c’est le drame dans le drame. Le drame façon fractal, un drame comme par exemple: la grève des fabricants de papier toilette pendant une pandémie de dysenterie aiguë, ou pire encore: une grève des aiguilleurs du ciel un 31 juillet. Le Grand Tamablanc du Roi s’échappe de la voiture et disparaît dans la foule. C’est l’animal de compagnie de Roi, rarissime, exotique, coûteux en croquettes et en eau oxygénée (En de vrai ce Tamablanc est noir, mais chut… secret d’état) C’est avec les poils de la queue du Grand Tamablanc que le bon Roi Henri fabriquait son panache blanc. Sans le Grand Tamablanc la vie ne vaut pas la peine d’être vécue. 
    Et c’est ce que s'est dit no't Bon Roi Henri IV ce 14 mai 1610 rue de la Ferronnerie à Paris.

    Ravaillac le régicide, son supplice achevé aura droit à une formation de rémouleur dispensé par l’administration pénitentiaire, en vue de sa réinsertion sociale. Merci qui ? Merci Christine Tobira, la fée des geôles surpeuplées...

    On ne retrouva jamais le Tamablanc du Roi.   On raconte qu’il n’a pas quitté le secteur et qu’il se cache toujours dans le coin (Le Grand Tamablanc est immortel comme chacun sait) Il cherche désespérément son maître dans les caves du temps…

    Je l’ai retrouvé ce bel animal, il bave un peu, c’est la race. J’ai même réussi à le prendre en photo. Il était caché dans un coin de la rue Courtalon. Allez-y, c’est dans cette rue que vous le trouverez en ce moment…

    Image cliquable  

    28 juillet 2015 © Loqman

    Le Grand Tamablanc Baveur

     

    Texte et photos: © Loqman

     

    Bonus: Condamnation et supplice de Ravaillac. Source: Wikipédia

              " Il est condamné à mort par le Parlement de Paris au cours d'un procès de dix jours, présidé par Achille Ier de Harlay qui conclut à l'acte isolé (sans complicité) d'un fanatique catholique, son ordonnance d'exécution pour « l'inhumain régicide par lui commis en la personne du Roi Henri quatrième » du 27 mai 1610 précisant que le condamné, une fois soumis à la question à quatre reprises puis pénitence faite, doit être conduit en place de Grève où il est destiné à « [être] tenaillé aux mamelles, bras, cuisses et gras des jambes, sa main droite, qui tenait le couteau avec lequel il a commis ledit régicide, sera brûlée de feu de soufre, et sur les endroits tenaillés, il sera jeté du plomb fondu, de l'huile bouillante, de la poix, de la résine brûlante, de la cire et soufre fondus ensemble. Ensuite, son corps sera tiré et écartelé par quatre chevaux. Les membres de son corps seront consommés au feu, réduits en cendres et jetés au vent. "

              " De la Conciergerie, il est amené devant la Cathédrale Notre-Dame de Paris où il doit faire amende honorable pieds nus, en chemise, un cierge à la main puis monte dans un tombereau à ordures qui le conduit place de Grève sur un petit échafaud où les supplices du bourreau Jean Guillaume et ses valets (tenaillement à la taille par deux blocs de bois, brûlure de la main régicide, écartèlement par quatre chevaux dont l'un épuisé doit être remplacé) durant une journée entière car François Ravaillac est doté d'une robuste constitution, ce qui a notamment forcé le bourreau à « entamer » les bras et les jambes avec un couperet. Ravaillac demanda même au greffier : « si le peuple peut chanter le Salve Regina » et ce dernier y consentit. La foule hystérique disperse ses morceaux dans la ville, le reste de son corps étant brûlé et ses cendres dispersées au vent."

    Si d'aventure, en promenade autour de l'Hôtel de Ville où était la Place de Grève, vous éternuez, ne vous demandez pas si vous êtes enrhumé ou non, ce sont les cendres !!! 

    Demain, suite et fin avec: " Les vraies coupables."

    « La rue Courtalon à Paris 1°Les Vraies Coupables : »

  • Commentaires

    1
    mireille du sablon
    Lundi 3 Août 2015 à 06:44

    ...et tu voudrais avec ton récit que les enfants aiment l'histoire? mais tu plaisantes mon gars!

    Bises ( en pleurs) de Mireille du Sablon

    2
    Lundi 3 Août 2015 à 09:47

    Pauvre bête, obligée de se cacher derrière une gouttière... Pas une vie ça mon bon monsieur !

    3
    Lundi 3 Août 2015 à 13:04

    J'aime bien tes délires !!!
    Pour Ravaillac je savais... moins drôle !

    4
    Mardi 4 Août 2015 à 08:22

    L'Histoire à la façon Loqmanjp est bien autre chose que nos cours d'antan...

    Une excellente manière d'imprégner la mémoire.

    cool

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    5
    Mardi 4 Août 2015 à 09:19

    @ Mireille: Tu pleures Ravaillac ou le Roi ? 

    @ Tmor: C'est un être sensible, ne l'oublions pas !

    @ Didier: Sur le même sujet il y a une lettre de Madame de Sévigné qui raconte la mort de la Brinvilliers 

    @ Michel: Ce que je raconte, c'est ce qu'on m'a appris autrefois.
    Il est vrai que je n'étais pas très attentif...

    6
    Mardi 4 Août 2015 à 13:09

    il est superbe ton fourmilier

    7
    Mardi 4 Août 2015 à 16:22

    @ Durdan: N'est-ce pas ?

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :