• IV La Mouche du Printemps (Part 2)

             ... Suite et fin...

    Images cliquables

              Peu à peu la voiture du métro, s’emplie de voyageurs qui se groupent devant les portes. Soudain, une masse compacte organisée en tortue romaine monte par la porte du milieu du wagon… La tortue mute instantanément à la manière d’un Transformer, et c’est alors une meute de suricates qui apparait : Les contrôleurs de la RATP sont à bord.

    IV La Mouche Printanière (Part 2)
    Provenance Photo: Le Net

     

                Comme dans toute société de suricates, une matriarche doit rester en position de surveillance, pendant que le reste du groupe vaque à ses occupations. Là elle sont deux. Curieusement ce sont les plus petites de la troupe qui assument cette fonction, perchées sur la pointe des pieds, le cou en mode périscope, l’une à la capacité de faire tourner sa tête sur 327 °, l’autre dont l’amplitude de rotation est plus proche de la normale, a compensé en développant une vision de caméléon. Les deux yeux sont indépendants et roulent à leur guise. En Tunisie, on dit qu’elle peut faire cuire le poisson et surveiller le chat en même temps. Avec ces deux-là, tout le monde présent dans la voiture est sous radar. Le reste des suricates se scinde en deux groupes, l’un vers la droite, l’autre vers la gauche. Le front bas, le menton rétrognathe et les bras ballants pour les mâles, la frange en hallebarde, la mamelle arrogante et le stylo bille désintégrateur à laser, déjà pointé sur la souche de PV pour les dames. (Ici,  je vous décris des suricates et non pas des agents de la RATP, ne vous méprenez pas…)

              "Billet silvoplé !"  La politesse est réglementaire, le sourire ne faisant pas parti du minimum syndical n’est donc pas de mise. Tous les voyageurs semblent être en règle, mon tour arrive, je présente ma carte. A ce moment, la mouche se pose sur la main de la contrôleuse. Agacée, elle agite sa main, la Mouche Printanière décolle en chandelle, frôle le couvre chef (couvre cheftaine ?) symbole de l’autorité de ce monde souterrain et s’éloigne dans un bourdonnement désapprobateur d’A380. Je demande avec un sourire malicieux à la dame : « Vous ne la contrôlez pas ? Je suis sûr qu’elle n’a pas de billet ! » J’ai droit en retour à un regard noir qui me cloue sur mon strapontin mité aux bords luisants de crasse.

                Heureusement, ma station arrive, je sors de ma poche une paire de tenailles, (j’ai toujours sur moi des tenailles pour me sortir de telles situations et des piloris auxquels je suis tant attaché) je me décloue avec la dextérité de l'habitude (ah ! si Jésus avait suivi mes conseils, nous n'en serions pas là !) et je descends suivi de la Mouche Printanière qui n’a pas apprécié, elle non plus ma plaisanterie.

    Elle me l’a bien fait comprendre…

    27 mars 2016 © Loqman

    IV La Mouche Printanière (Part 2)

     

                Contrairement à ce que cette page laisse supposer, je tiens à exprimer mon respect pour les agents (enfin certains, pas tous quand même !) de la RATP. Confrontés quotidiennement à des usagers facilement agressifs et de plus en plus fraudeurs, plus rarement et c'est  heureux, à des voyageurs dotés d'un l'humour douteux...  Généralement, ils savent faire preuve de patience et de maîtrise. Je salue donc leur savoir faire. 

               Je regrette souvent qu’il n’y ait pas plus de contrôles, que les mendiants professionnels, les accordéons percés et les trompettes baveuses ne soient pas sanctionnés, je regrette que la RATP se dédouane de son devoir d’assurer la sécurité et la tranquillité des usagers seulement par des annonces  de ce type : « Des pics-Pocket peuvent être présents à bord, veillez à vos effets personnels » 
    (Je rêve d'entendre cette annonce simultanément avec l'annonce de l'arrivée à la station Rome sur la ligne 2, mais ça n'arrive jamais... Pourquuuuoi ?...)

    Contrôleurs (euses) je vous aime, soyez plus nombreux, promis, je ne tenterai plus de vous faire sourire !!! 

     

    Les personnages de cette histoire ne sont pas tant imaginaires que ça !

    Aucun des suricates n'a été maltraité.

    La Mouche Printanière est morte empoisonnée juste après m'avoir piqué  bad

    La maman Aye-aye a repeint ses ongles en Vert Printemps

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 1er Avril 2016 à 08:56

    Tant mieux pour les suricates. Quant au métro, c'est un monde en soi. Le peu de fois que je l'emprunte, ça me saute aux yeux.

      • Dimanche 3 Avril 2016 à 07:30

        Un monde fascinant par le concentré d'humanité qu'il offre aux regard. Un grand théâtre ou chacun joue un rôle à sa mesure. Une question toutefois: pourquoi l'auteur de la pièce a tant multiplié les rôles de gens qui tirent la tronche ???  he

    2
    Vendredi 1er Avril 2016 à 11:59

    Bonjour JP.

    Tu avais été attrapé pas un lasso laser autour du coup ? Ca fait mal ? Les tenailles en sont arrivées à bout ? C'est une scène de Game Of Thrones ?

    Chu bleuffé !

      • Dimanche 3 Avril 2016 à 07:31

        J'étais pris en tenaille...

    3
    Vendredi 1er Avril 2016 à 12:10

    Ca me rappelle quelque chose :

    Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé,
    Et de tous les côtés au Soleil exposé,
    Six forts chevaux tiraient un Coche.
    Femmes, Moine, vieillards, tout était descendu.
    L'attelage suait, soufflait, était rendu.
    Une Mouche survient, et des chevaux s'approche ;
    Prétend les animer par son bourdonnement ;
    Pique l'un, pique l'autre, et pense à tout moment
    Qu'elle fait aller la machine,
    S'assied sur le timon, sur le nez du Cocher ;
    Aussitôt que le char chemine,
    Et qu'elle voit les gens marcher,
    Elle s'en attribue uniquement la gloire ;
    Va, vient, fait l'empressée ; il semble que ce soit
    Un Sergent de bataille allant en chaque endroit
    Faire avancer ses gens, et hâter la victoire.
    La Mouche en ce commun besoin
    Se plaint qu'elle agit seule, et qu'elle a tout le soin ;
    Qu'aucun n'aide aux chevaux à se tirer d'affaire.
    Le Moine disait son Bréviaire ;
    Il prenait bien son temps ! une femme chantait ;
    C'était bien de chansons qu'alors il s'agissait !
    Dame Mouche s'en va chanter à leurs oreilles,
    Et fait cent sottises pareilles.
    Après bien du travail le Coche arrive au haut.
    Respirons maintenant, dit la Mouche aussitôt :
    J'ai tant fait que nos gens sont enfin dans la plaine.
    Ca, Messieurs les Chevaux, payez-moi de ma peine.
    Ainsi certaines gens, faisant les empressés,
    S'introduisent dans les affaires :
    Ils font partout les nécessaires,
    Et, partout importuns, devraient être chassés.

      • Dimanche 3 Avril 2016 à 07:35

        Si Jean de La Fontaine était de nos jours, il aurait bien matière à nous enchanter encore plus par de belles fables...

         

    4
    Samedi 2 Avril 2016 à 03:21

    Tu m'en sarcastic mouches sarcasticun coin  

    Heu... mouche ou bush  bouche

     

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    5
    Samedi 2 Avril 2016 à 10:55

    Une note jubilatoire j'ai pu rire sans contrôle !

     

      • Dimanche 3 Avril 2016 à 07:36

        J'en suis comblé, merci.

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